Pour mener la «guerre au tabac», le ministre de la Santé s'est fixé deux objectifs. «Il faut protéger les non-fumeurs. On estime que 3 000 à 5 000 personnes décèdent à cause du tabagisme passif. Mais nous souhaitons également aider les fumeurs à s'arrêter», a-t-il déclaré dimanche sur RTL. Depuis hier, Xavier Bertrand dispose d'une solution efficace, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). «Seule une interdiction de fumer totale sans fumoir dans les lieux accueillant du public ou les lieux de travail est cohérente avec des objectifs de protection sanitaire», conclut l'Igas.
Ce rapport, très attendu, a pourtant été mis en ligne en catimini mercredi sur le site de la Documentation française (1). Sans aucun commentaire de la part du ministère de la Santé, son commanditaire. Un enterrement de première classe ? «Seulement une logique de transparence», assurait-on à son cabinet. La preuve : «Xavier Bertrand fera des propositions au Premier ministre avant la fin du mois.»
En 57 pages, ces experts indépendants passent donc en revue trois scénarios. Le premier serait de «mieux appliquer la loi Evin» en «mobilisant les forces du contrôle» (les inspecteurs sanitaires et sociaux). Une quasi-utopie au regard des forces disponibles. Une deuxième voie consisterait à «rénover le décret du 29 mai 1992 [consécutif à la loi Evin] tout en s'attachant à son application» : un peu sur le modèle italien, cela consisterait à interdire de fumer y compris dans les bars