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Libération

Les médias face à leurs propres responsabilités.

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La presse locale était hier sur la sellette. Les quotidiens nationaux seront auditionnés la semaine prochaine.
publié le 10 mars 2006 à 20h35

Après le procès du juge Burgaud, voilà que s'entame celui des médias. Hier, c'est par la Voix du Nord que la commission d'enquête parlementaire sur Outreau a démarré les auditions des journalistes qui ont «couvert» l'affaire. Elle a ainsi prévu d'entendre tous les médias qui ont évoqué Outreau entre novembre 2001, au moment où sont arrêtées la plupart des personnes finalement innocentées, et fin 2005, quand les derniers accusés seront blanchis en appel par la cour d'assises de Paris. A partir de mardi prochain, ce sera, entre autres, au tour du Figaro, du Monde, du Parisien-Aujourd'hui en France. Pour Libération, seront entendues Haydée Sabéran et Florence Aubenas qui ont successivement suivi l'affaire d'Outreau.

Déjà, au cours, de précédentes auditions, les médias ont été pointés du doigt, notamment par des magistrats : Sabine Mariette, membre de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai, a dénoncé «une véritable pression, législative et médiatique, pour incarcérer plutôt que libérer», tandis que sa collègue Claire Montpied a estimé que «la justice a été rendue par voie de presse». Quant aux avocats des accusés, ils jugent que la presse a trop souvent bafoué la présomption d'innocence en présentant les soupçons de la justice comme des faits avérés.

Hier, Jean-Michel Bretonnier, rédacteur en chef de la Voix du Nord, accompagné de deux autres journalistes du quotidien nordiste, n'a pas dit autre chose : «Dans les tout premiers mois de 2001, la présomption d'innoce