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Libération

Plus rien n'arrête les mandats d'arrêt européen

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Les pays de l'UE collaborent désormais régulièrement.
publié le 10 mars 2006 à 20h35

Deux ans après son entrée en vigueur, le mandat d'arrêt européen est devenu un outil de travail quotidien de la justice française. Rien que cette semaine, le militant d'ETA Atxurra Egurrola a été renvoyé par la cour d'appel de Bourges vers l'Espagne qui le réclame, tandis que la cour d'appel de Paris décidait le renvoi en Grèce d'une magistrate corrompue recherchée dans son pays. En sens inverse, la Belgique a vite livré aux juges chargés de l'enquête sur le meurtre d'Ilan Halimi un suspect arrêté outre-Quiévrain, après avoir ordonné, en janvier, le retour en France du jeune chauffard qui avait fauché quatre fillettes à Thionville.

«Alors qu'une procédure d'extradition prenait en moyenne neuf mois, la remise d'une personne d'un Etat à l'autre de l'Union européenne ne prend plus désormais que treize à quarante-trois jours», souligne l'eurodéputée socialiste Adeline Hazan dans un rapport d'évaluation sur le mandat d'arrêt européen. Ce «premier outil tangible de l'espace judiciaire européen», estime-t-elle, a fait la «preuve de son efficacité dans la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme».

Tandis que l'extradition était d'abord du ressort du pouvoir politique, le mandat d'arrêt européen s'applique directement de juge à juge. Autre innovation : il ouvre la possibilité pour un Etat d'extrader ses propres ressortissants vers un autre pays membre de l'UE.

Prison. Rien que sur ses neuf premiers mois d'existence, 2 600 mandats ont été émis dans l'Union européenne. En Fr