Lyon de notre correspondant
Douze jours se sont écoulés depuis la mort de Chaib Zehaf, père de famille algérien abattu à la sortie d'un bar, samedi 4 mars à Oullins. La famille commence à revenir d'Oran, où l'homme a été enterré vendredi dernier. Chacun vient aux nouvelles, lit les journaux de ces derniers jours, demande comment avance l'enquête. Après des premières constatations bâclées le soir du meurtre, la justice a promis, la semaine dernière, de reprendre l'enquête proprement. Mais les proches conservent une profonde méfiance. Ils ont l'impression que la mort de Chaib est traitée par-dessus la jambe. Les amis, les frères passent leurs journées à refaire les emplois du temps de chacun des acteurs du meurtre. Ils multiplient les hypothèses, cherchent des témoins dans toute la ville. Et s'indignent d'en trouver avant les policiers. Halim, l'un des frères de Chaib, a été convoqué mardi par les enquêteurs. Il est ressorti dépité de l'hôtel de police. «Ils m'ont dit qui si on avait d'autres témoignages, il ne fallait pas qu'on hésite à leur donner les numéros des inspecteurs», confiait-il en sortant.
La douleur a besoin d'exutoires. Elle s'attarde sur des détails. Mais à Oullins, l'indignation s'appuie aussi sur des oublis très étonnants. Ainsi, le jour du meurtre, des voisins se trouvaient aux fenêtres quand les policiers sont arrivés. Certains ont vu une bonne partie de la scène. Mais personne n'est venu les voir. Une jeune femme qui habite au premier étage, au-dessus d'un m