Dans le plus grand secret, la France a mené un programme d'armes biologiques jusqu'au début des années 70. Pour la toute première fois, un jeune chercheur, Olivier Lepick, lève le voile sur ces recherches qui se sont arrêtées... faute de crédits ! Absolument rien n'avait été publié sur le sujet avant les travaux de ce polytechnicien, également docteur en histoire, qui a eu accès aux archives militaires du château de Vincennes. «On savait confusément qu'il y avait un programme biologique. Mais, pour le reste, on n'avait rien de rien. Cela a été très difficile de se faire ouvrir les archives par le ministère de la Défense», raconte l'auteur, qui vient de publier un article sur ce sujet dans un ouvrage collectif, patronné par l'université de Harvard, aux Etats-Unis (1).
Les programmes français d'armes biologiques ont connu une histoire en dents de scie. S'étalant sur un demi-siècle (1921-1972), elle est marquée par une série de coups d'accélérateur et d'enlisements, jusqu'à l'arrêt des recherches après la signature par la France, en 1972, de la convention d'interdiction des armes biologiques.
Plusieurs sites. Contrairement aux Etats-Unis et à l'Union soviétique, la France n'a jamais produit d'armes de manière industrielle, et l'armée n'en a donc pas été équipée. En revanche, d'importants travaux de recherche et de développement ont été effectués sur plusieurs sites. Habilité au secret-défense, le chercheur n'a pas eu le droit de rendre publics les lieux où, après la Seconde Guerr