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Libération

A 64,1 %, Saint-Denis dit oui au vote des étrangers

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Ce premier référendum local avait été jugé illégal par la préfecture.
publié le 27 mars 2006 à 20h44

Ceux qui imaginent que les étrangers ne s'intéressent pas aux affaires de la cité devront changer d'avis. Hier, les bureaux de vote de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, ont connu une affluence notable, lors du référendum ouvert aux étrangers : 11 137 personnes se sont déplacées pour approuver l'idée d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux étrangers (64,1 % pour le oui, 35,9 % pour le non).

L'initiative prise par le maire de la ville, le communiste Didier Paillard, est une première en France. Certes, cette consultation n'a de valeur que symbolique. La préfecture de Seine-Saint-Denis a fait reconnaître son illégalité le 13 février par le tribunal administratif. Mais, dans une ville qui compte au moins un quart d'étrangers, dont beaucoup sont installés depuis plusieurs décennies, ce vote et son résultat se veulent «avant tout un acte citoyen, explique Didier Paillard. Un Dionysien sur quatre est laissé en dehors des affaires de la cité, ce n'est pas compréhensible. On nous dit qu'il faut faire la ville ensemble, mais cela ne peut vraiment se faire que si nous sommes citoyens ensemble».

Quelques semaines après les «émeutes» de novembre 2005, le conseil municipal de Saint-Denis a souhaité «aller plus loin» en organisant ce vote sous la forme d'un référendum d'initiative locale. Toute la gauche de l'assemblée communale a suivi, seuls les conseillers UMP ont voté contre. Le Mouvement national et républicain, d'extrême droite, a préféré jouer le jeu, en appelant à voter «non