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Libération

Leçon d'Outreau pour l'Ecole de la magistrature

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L'ENM a reçu, lundi, la visite de la commission d'enquête parlementaire.
publié le 29 mars 2006 à 20h45

Alexandria envoyé spécial

Lorsque, ce lundi après-midi, Zacarias Moussaoui finit par expliquer, avec son accent français, que son couteau devait lui permettre «si nécessaire» de tuer des hôtesses, que ce n'est «pas très difficile de couper une gorge» et qu'il n'y a «pas besoin d'entraînement» pour cela, ses avocats ont eu l'air très las. Contre leur avis, le terroriste a voulu absolument témoigner à son propre procès, commencé le 6 mars. La juge Leonie Brinkema n'a pas pu l'en empêcher : c'est un droit constitutionnel. Moussaoui ne cherche pas à se défendre : il fait tout pour casser le travail de ses avocats, il se précipite vers la peine de mort.

Engoncé dans sa salopette verte de prisonnier, son bonnet musulman blanc sur la tête, le militant d'Al-Qaeda affirme d'emblée qu'il était au courant du complot devant conduire au 11 septembre 2001, et qu'il devait lui-même «écraser un avion sur la Maison Blanche». «En plus des autres avions ?» demande son avocat Gerald Zerkin, un peu perdu par cette nouvelle révélation. «Exact», répond Moussaoui. Il ne connaissait pas, dit-il, tous les détails du plan : «J'étais uniquement au courant des deux avions destinés au World Trade Center.» Toutefois, il savait que l'opération aurait lieu «après août». Stupeur dans la salle d'audience : c'est la première fois que Moussaoui, arrêté le 16 août 2001 alors qu'il prenait des leçons de pilotage dans le Minnesota, revendique d'avoir été directement impliqué dans le complot du 11 septembre. Devant l