Les associations de locataires n'attendent pas de grandes avancées de la proposition de loi déposée par la députée parisienne (UMP) Martine Aurillac relative aux ventes à la découpe, un texte examiné ce soir en seconde lecture au Sénat. Le Collectif des locataires découpés qui regroupe des habitants d'une soixantaine d'immeubles concernés par ces opérations en région parisienne juge ce texte «dramatiquement insuffisant». La mesure essentielle de la proposition de loi donne le droit aux locataires d'acheter avant que le marchand de biens ou le promoteur ne s'empare de leur immeuble, à un prix plus attractif. Mais cette idée ne règle pas la question des autres locataires qui n'ont pas les moyens de se porter acquéreurs.
Le processus de la découpe est connu : des compagnies d'assurance, des banques, des mutuelles, se défont de leurs immeubles locatifs d'habitation. Ils les cèdent en bloc (et au prix de gros) à des fonds d'investissements, des marchands de biens ou des promoteurs, qui les revendent appartement par appartement en empochant de grosses marges bénéficiaires. Les locataires en place sont priés d'acheter leur logement ou de quitter les lieux à la fin de leur bail. Selon diverses études, seul un tiers des habitants de ces immeubles se porte acquéreur. Les autres plient bagage, faute de moyens. Il est reproché à ces opérations de vider les quartiers de leurs couches moyennes et modestes. «Le phénomène touche de plus en plus des immeubles situés dans les quartiers pop