Il n'est encore commercialisé dans aucun pays du monde, mais des contrefaçons circulent déjà sur l'Internet. Du faux rimonabant, un médicament antiobésité et d'aide au sevrage tabagique en cours d'agrément, est «actuellement en vente sur plusieurs sites», s'est inquiétée lundi la Commission européenne. Sanofi-Aventis, qui a mis au point ce futur blockbuster, a engagé seize litiges contre des contrefacteurs depuis 2004 auprès du centre d'arbitrage et de médiation de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). Une centaine de sites proposant à la vente de l'Acomplia (nom commercial du rimonabant) ont ainsi été fermés ou transférés vers le site de Sanofi-Aventis (1), qui a déposé des plaintes.
De fait, la nouvelle pilule a de quoi exciter la convoitise. Par un mode d'action original (blocage de récepteurs cannabinoïdes), le rimonabant permet de perdre du poids, d'améliorer son profil lipidique et glucidique, et de faciliter l'arrêt du tabac, et probablement d'autres addictions dont l'alcool. Un tiercé gagnant susceptible de séduire des millions de patients dans les pays riches. Chiffre d'affaires espéré : plusieurs milliards de dollars annuels. La molécule est attendue avec d'autant plus d'impatience que, depuis deux ans, les résultats favorables des grands essais cliniques ont été très bien relayés par les médias y compris financiers. Et que les autorisations de mise sur le marché (AMM), déposées il y a près d'un an aux Etats-Unis et en Europe, se font un p