Un joueur va déposer plainte, demain, au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), pour escroquerie contre la Française des jeux. Il invite les 29 millions de joueurs à se constituer partie civile. Il leur suffira d'envoyer une simple lettre au juge d'instruction. Robert Riblet, 60 ans, affirme avoir découvert une faille dans le système des jeux de grattage Vegas, Banco, Black Jack, etc. Pour lui, le hasard tant vanté par la Française des jeux (FDJ) n'est pas systématique mais seulement «prépondérant». Ce qui changerait tout. Robert Riblet est de ceux qui ont toujours joué, pas seulement pour l'argent mais pour l'amour du jeu. Ancien entrepreneur dans l'Aisne, amateur de tiercé depuis plus de trente ans, gratteur historique des petites cartes de la FDJ, il a décidé de prendre deux années sabbatiques pour enquêter. «Au départ, ça m'amusait de jouer, j'espérais gagner le gros lot. Pourquoi pas moi ?» D'ailleurs des gros lots, il en a gagné quelques-uns, essentiellement au tiercé : «La chance m'a souri quelques fois. J'ai gagné 1,2 million de francs en 1998, puis 260 000 francs en 2001.»
Une surprenante pratique d'habitués.
Pour les Vegas et autre Banco, il découvre en 2001 une surprenante pratique d'habitués. Des joueurs avertis n'achètent jamais leurs tickets au hasard. Ceux-ci ont observé que ceux vendus au détail sont en fait issus de «bandes», c'est-à-dire de lots empaquetés d'une valeur de 150 euros. Soit, pour Vegas par exemple, 50 tickets. Ces joueurs, affirme Robert Riblet,