«Grr» (1). Les élus sont en colère. Enfin, ceux de gauche. Réunis cette fin de semaine, à Lille, ils vont le faire savoir par la voix de Dominique Strauss-Kahn. Secrétaire national du PS chargé des élus, le député du Val-d'Oise dénonce «une décentralisation qui se résume aujourd'hui à un simple transfert de charges que l'Etat ne veut plus assumer». Selon le décompte de l'ancien ministre de l'Economie, le manque à gagner pour les régions et collectivités locales avoisineraient les 4 milliards d'euros.
Du coup, conseils généraux et régionaux sont contraints d'augmenter leur fiscalité. Ce qui fait bondir DSK. «C'est la grande manipulation du quinquennat, dénonce-t-il. D'un côté, un chef de l'Etat qui, à la surprise générale, tient ses promesses en baissant les impôts. Et de l'autre, l'Etat qui, en se désengageant, oblige à une augmentation des impôts locaux.» En résumé : pour tenir ses promesses, Chirac oblige les maires, conseillers généraux et régionaux, à piétiner les leurs.
Depuis quelques semaines, DSK et Claudy Lebreton, président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains, mènent campagne. Sur le terrain et sur le Net. Ils font circuler une pétition qui affirme notamment : «Nous, élus, n'acceptons pas le démantèlement du service public. Nous, élus, nous insurgeons contre le mauvais procès que le gouvernement engage en nous accusant de porter une responsabilité dans le poids de la dette, alors que nous sommes les premiers investisseurs publics, loin dev