«Cette semaine sera déterminante.» Jean Lassalle en est conscient : son état de santé ne lui offre plus que «quelques jours de lucidité mentale». Hier, le député UDF des Pyrénées-Atlantiques, en grève de la faim depuis le 7 mars pour protester contre une délocalisation d'usine, s'est plié à un contrôle médical strict à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Haut-de-Seine). Jean-Louis Debré l'y avait fermement invité. Le président de l'Assemblée nationale ne cache pas qu'à la moindre faiblesse il appellera les urgences médicales.
Hier matin, le professeur Melchior a examiné l'élu béarnais pendant près de 4 heures. En 35 jours, il a perdu 21 kg. Le médecin n'a pas caché à son patient qu'il «était entré dans le rouge». Lassalle s'étonne lui-même : «Je ne pensais pas arriver jusqu'aux vacances parlementaires [elles débutent jeudi soir, ndlr], confie-t-il. J'ai un moral tellement énorme. Je n'ai pas peur, je ne doute pas.» Même s'il redoute la syncope, surtout le mardi ou le mercredi lorsque la faune médiatico-politique envahit la salle des Quatre-Colonnes, à l'Assemblée, où il mène son jeûne. «Parfois, je suis prêt du trouble, poursuit-il. J'ai un sale goût de sang dans la bouche. Mais le plus dur c'est de continuer à donner confiance à ses proches, à sa famille.»
C'est vrai qu'il n'y a guère matière pour les rassurer. La dernière «bonne nouvelle» c'est la lettre que Nicolas Sarkozy a fait partir le 6 avril vers le Japon par la valise diplomatique. Elle est adressée à Masao Imasu,