Après la reculade sur le tabac, les atermoiements sur la chirurgie ? Hier, face à un rapport saignant préconisant de fermer «sans délai» les blocs opératoires de 113 petits hôpitaux, Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, a demandé «une enquête de terrain». Il n'a «pas l'intention d'enterrer le rapport» qui lui a été remis le 4 avril par le Pr Guy Vallancien secrétaire général du Conseil national de la chirurgie (CNC), mais veut s'assurer de «la réalité dans chacun de ces 113 blocs».
Les chirurgiens qui tirent la sonnette d'alarme depuis une dizaine d'années apprécieront. D'autant que le ministre de la Santé ne peut pas faire semblant de découvrir la situation. «Différents rapports mentionnent [...] 150 établissements dont l'activité de chirurgie est insuffisante. Je veux le dire clairement, il n'est pas question de fermer ces 150 établissements dans notre pays», avait déclaré Bertrand le 13 septembre 2005, devant les Académies de médecine et de chirurgie et le CNC.
Les 113 hôpitaux pointés (soit 23 % des établissements publics ayant une activité chirurgicale) réalisent moins de 2 000 interventions par an, et «ne répondent pas aux critères de sécurité, de qualité et de continuité des soins», selon le rapport. «L'on accepte que ces hôpitaux maintiennent une activité chirurgicale à risque alors que l'on refuserait à un aéroport, un grand magasin ou une entreprise d'être ouvert dans de telles conditions d'insécurité», déplore le document, qui détaille des exemples de situati