«Une balade musclée d'intimidation.» C'est ainsi qu'un libraire de la rue des Rosiers, à Paris, décrit la scène à laquelle il a assisté dimanche peu après 17 heures, lorsqu'une «trentaine de gros bras blacks de 20 à 30 ans» ont débarqué dans le «quartier juif» du Marais. Aux cris d'«où sont ces pédés de juifs ? Où sont les patrons de la Ligue de défense juive et du Bétar ? [deux groupes d'autodéfense juifs, ndlr]», selon Abraham, chauffeur de taxi de 50 ans. Toujours selon ce dernier, le groupe a défié durant une vingtaine de minutes les passants très nombreux le dimanche. Tous vêtus de noir, certains avec des gants plombés, d'après des témoins, ils ont effectué plusieurs allers-retours dans la petite artère avant de repartir sans commettre d'agressions autres que verbales. D'après un témoignage, un membre du groupe aurait filmé le «défilé» avec une petite caméra.
Premier effectif.
Alors que la présence policière a été renforcée hier, après l'ouverture d'une enquête par la brigade criminelle, des habitants et des commerçants dénonçaient la lenteur avec laquelle les forces de l'ordre ont réagi. Tony, 42 ans, s'insurge : «Les flics ont mis une demi-heure pour arriver. Ils auraient pu agresser tout le quartier.» La préfecture de police explique qu'un «premier effectif est arrivé rapidement mais qu'il a fallu rassembler plus de monde pour faire face à un groupe unifié». Lors du contrôle d'identité effectué sur dix-neuf personnes après leur départ de la rue des Rosiers, «aucun port