(avec AFP)
Richard Makela, alias Monsieur R, a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Melun. Le rappeur était poursuivi pour «diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité, accessible à un mineur», par un député UMP des Pyrénées-Orientales, Daniel Mach. Derrière cet intitulé abscons du code pénal, l'élu poursuivait les paroles bien plus explicites d'une chanson extraite de l'album Politikment Incorrekt, sorti à l'été 2005: «La France est une garce, n'oublie pas de la baiser jusqu'à l'épuiser, comme une salope faut la traiter, mec.»
Qui assure la pub de l'autre ? L'élu des Pyrénées-Orientales ou le rappeur belge domicilié à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), artiste émergent. Le parquet s'en est lavé les mains, renvoyant les protagonistes dos-à-dos et à la sagesse du tribunal.
L'avocate du député Mach, Me Corinne Sarfati, s'est défendue à l'audience de vouloir faire «le procès du rap et des rappeurs». Elle dit ne vouloir que protéger l'éducation civique des enfants, destinataires privilégiés, selon elle, de la musique de Monsieur R. Outre les paroles, elle met en cause le clip de la chanson, illustré de femmes nues et lascives un grand classique du rap américain , mais aussi d'images mettant en cause la politique de la France dans ses anciennes colonies et ses actuelles banlieues : «Quand on veut combattre les inégalités sociales, une colonisation mal digérée, il faut se lever pour le dire. En quoi la diffusion des idées de M. Makela nécessite