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Libération

La Tribu Ka disparaît de la Toile

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Avant sa descente dimanche dans le quartier juif de Paris, le groupuscule existait surtout via son site.
publié le 31 mai 2006 à 21h24

Ils n'ont plus de site mais s'affichent partout. L'accès à la page Web de la Tribu Ka ­ le groupe à l'origine de la manifestation antisémite dimanche rue des Rosiers à Paris (Libération d'hier) ­ était verrouillé dès hier matin. Avant même l'envoi, d'un courrier du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, à son homologue de la Justice pour réclamer son interdiction, pour incitation à la haine raciale.

Verrouillé mais par qui ? Mystère. Kémi Séba, son leader, s'est rabattu hier sur les médias auxquels il a accordé des interviews à la chaîne. A Libération, cet homme de 25 ans s'est présenté comme le chef d'un «ordre afro-centriste défendant l'intérêt d'une population dont les droits sont bafoués depuis des siècles». Mais a refusé de détailler son CV et de préciser les effectifs de la Tribu Ka. Il est beaucoup plus disert lorsqu'il s'agit de justifier la chasse aux activistes de la Ligue de défense juive et du Betar : «Dimanche, nous voulions avoir en face de nous les criminels de la communauté juive qui ont tabassé des membres de la communauté noire [en marge des manifestations à la mémoire d'Ilan Halimi]. Si c'est ça être antisémite, alors je suis antisémite !»

Fort d'une cinquantaine de membres actifs, son groupe n'avait jusqu'ici qu'une existence confidentielle. Outre un site Web visité par les initiés, la tribu se réunit tous les dimanches dans un local de Belleville, à Paris, où elle ne laisse entrer que des Noirs. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle a coupé les