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Libération

Le rescapé de Clichy repart à la case police.

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Muhittin Altun, figure de l'embrasement de l'automne, est poursuivi dans le cadre du regain de violences en Seine-Saint-Denis.
publié le 1er juin 2006 à 21h38

Muhittin Altun assure qu'il n'a pas jeté de pierre : «J'étais assis, normal.» Il était dans le quartier du Chêne-Pointu, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à deux pas de chez lui. Il accompagnait «le patron», un homme qui livre pizzas et sandwiches, qu'il aide parfois à porter des caisses de soda. Premier petit boulot. C'était la veille d'un jour important, puisque le juge chargé d'instruire la plainte déposée après la mort de ses amis Bouna et Zyed dans le transformateur EDF de Clichy-sous-Bois, qui avait déclenché la vague d'émeutes de l'automne, avait prévu hier un transport sur les lieux en compagnie de Muhittin le rescapé et de deux jeunes du quartier Rabelais.

Mais les affrontements de la nuit de mardi à mercredi ont mené Muhittin en garde à vue, salle des polices, à Bobigny, de 22 heures à 10 heures du matin. Son avocat Jean Pierre Mignard, appelé par les éducateurs, est arrivé vers une 1 h 30 du matin. Il ne décolère pas : «Neuf mois après le 27 octobre, c'est lui qui va se retrouver devant le tribunal.» Muhittin aurait pu jeter des pierres.

Calmants. Grièvement brûlé dans le transformateur, hanté par les cadavres des copains avec lesquels il jouait au foot avant de fuir la police, il avait passé plusieurs semaines à l'hôpital, il en était sorti, début décembre, en état de sidération. Dès le lendemain, il disparaissait pendant trois heures, on le retrouvait hurlant à la mort devant le commissariat de Livry-Gargan. Il fut mis sous anxiolytiques à haute dose.

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