Et si l'on retrouvait les assassins du juge Borrel ? Cette hypothèse inespérée, dans un dossier vieux de plus de dix ans et semé d'embûches, est pourtant envisagée par la justice avec le plus grand sérieux. Le docteur Olivier Pascal, pionnier de l'ADN en France, expert près la Cour de cassation, vient d'identifier dans son Unité fonctionnelle d'Empreintes génétiques (UFEG) à Nantes, «deux empreintes masculines» inconnues sur les effets de Bernard Borrel.
«C'est une avancée énorme, jubile Olivier Morice, avocat d'Elisabeth Borrel, la veuve du juge, partie civile. Parce que jusqu'à présent, on avait la certitude de l'assassinat, mais maintenant, on est sur la trace des assassins et on avance à grand pas». La juge d'instruction de Paris chargée de l'enquête, Sophie Clément, qui avait ordonné cette expertise en octobre 2004, peut donc aujourd'hui utilement demander leur ADN à de possibles témoins (lire ci-contre).
A-pic. Ces empreintes inconnues ont été retrouvées sur le short de Bernard Borrel conservé dans des scellés qui n'avaient jamais été ouverts depuis le 19 octobre 1995, au lendemain de sa mort dans de cruelles circonstances. Le corps de ce magistrat français de 40 ans, alors en poste à Djibouti, avait été découvert en partie carbonisé, recroquevillé dans les rochers à dix-sept mètres en contrebas d'une route isolée, en face de l'île du Diable. Il n'était vêtu que d'un tee-shirt et d'un slip. L'un de ses pieds était déchaussé. En haut de l'à- pic, posés sur les rochers, so