«Médiatiser cette affaire de cette façon, c'est salir tout un quartier.» Evelyne Herbin est fontenaisienne et membre de l'association Jean-Zay en vie. «Quand on va voir des amis, on nous demande : "Et toi, tes fils, ils ont été arrêtés ?"» Aux Larris, une cité de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), une quarantaine de jeunes ont été interpellés à la suite de deux plaintes pour viols collectifs. C'était début juin, mais les «tournantes» remonteraient à sept ans. Neufgarçons mineurs au moment des faits ont été écroués pour «viols en réunion» et «non-assistance à personne en danger». Face à l'ampleur des interpellations et à la gravité des accusations, tout le quartier s'est ému. L'incrédulité a fait place à l'indignation quand certains journaux ont parlé des Larris comme d'«une cité classée alors par les renseignements généraux parmi les plus dures de France».
A Fontenay, on dénonce cette caricature. «Le quartier a des problèmes, mais pas à ce point», affirme Pierre Ducroq, conseiller municipal délégué à la prévention de la délinquance. Aucune voiture n'a brûlé cet automne. L'habitat est beaucoup moins hostile que dans certaines banlieues d'Ile-de-France, grâce aux efforts des maires (PCF), Louis Bayeurte, puis Jean-François Voguet.
«L'affaire a été montée en épingle par la presse, insiste Pierre Ducroq. Nous sommes conscients du traumatisme causé chez les habitants par cette affaire et sa médiatisation.» Après avo