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Libération

Guantánamo : la défense attaque l'Etat

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Le tribunal de Paris rendra son jugement le 27 septembre.
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Les avocats de la défense des six anciens prisonniers de Guantánamo ont plaidé la relaxe devant le tribunal correctionnel de Paris, après le réquisitoire modéré de la procureure qui a réclamé une année de prison ferme ­ déjà purgée. Ils ont dénoncé les méthodes de détention américaines et ont reproché aux autorités françaises d'avoir, à l'inverse de plusieurs autres pays, incarcéré les six prévenus à leur descente d'avion.

Me William Bourdon, défenseur de Mourad Benchellali et Nizar Sassi, a assuré que ces deux jeunes recrues de la banlieue lyonnaise ignoraient leur destination finale : «Ils n'avaient aucun moyen de se douter de l'endroit où ils allaient aboutir. Et après le 11 septembre, c'est "courage, fuyons !"La Grande Vadrouille à travers Tora Bora, ils voulaient retrouver leurs mamans et non pas combattre !» Il a demandé aux juges de dédouaner ses clients qui ont même aperçu Oussama ben Laden : «Vous résisterez à la tentation de dire qu'on est devenu l'apprenti du diable parce qu'on a rencontré le diable !»

Me Félix de Bellay, pour Imad Achhab Kanouni, a lancé qu'en «droit français, Guantanamo est criminel» . «Séquestration de plus de sept jours plus tortures : pour le Code pénal français, c'est passible de la réclusion à perpétuité ! Les prévenus ont été les victimes d'un crime monumental. La tare fondamentale de cette procédure, c'est que les choses ont été inversées : on avait des auteurs, libérés par les Américains, on est allé chercher