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Libération

L'hôtel de la précarité sommé de reloger

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A Paris, le gérant d'un établissement hébergeant des familles en difficulté a été condamné.
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Petit coup de semonce pour les hôteliers qui prospèrent sur le marché captif de la précarité. Un jugement rendu récemment par le tribunal d'instance du XIe arrondissement de Paris condamne le gérant d'un hôtel dangereux à reloger les familles qui vivent dans son établissement, certaines depuis plusieurs années. Le tribunal lui ordonne de leur «faire des propositions d'hébergement conformes à leurs besoins» dans les trois mois. «Passé ce délai, une astreinte de 30 euros par jour de retard sera prononcée», précise l'ordonnance de référé.

L'hôtel Bourgogne fait l'objet d'un arrêté préfectoral de fermeture depuis le 30 septembre 2005. «L'établissement présente de nombreuses anomalies touchant aux équipements de sécurité. Une situation aggravée par l'existence d'un escalier unique d'une largeur de 80 centimètres», qui rendrait difficile «l'évacuation» des occupants en cas de sinistre, indique la préfecture de police. La date de cette décision ne doit rien au hasard. Après l'incendie du Paris-Opéra, qui fit 24 morts en avril 2005, nombre d'hôtels parisiens ont fait l'objet d'une inspection approfondie. En particulier les établissements qui se sont spécialisés dans l'accueil des familles précaires, dont l'hébergement est payé par les services sociaux. Au total, treize hôtels ont été sommés de fermer et d'effectuer les travaux de remise aux normes. Dont le Bourgogne, où vivaient plus d'une quarantaine de personnes, d'origine africaine ou maghrébine, dont d