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Libération

Le policier, meurtrier imprudent, condamné

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En 2004 à Paris, un gardien de la paix manipule son arme à son domicile ; le coup part, traverse la cloison atteignant en pleine tête un enfant dans l'appartement voisin.
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Pour la mort d'Ibrahima, 6 ans, un ancien gardien de la paix vient d'être condamné à trente mois de prison avec sursis et à 1 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris. Le 24 juin 2004, Jean-Baptiste M., 25 ans, rechargeait son arme de service dans son studio du XIXe arrondissement de Paris. Pendant la manipulation, le coup était parti, avait traversé la cloison et touché en pleine tête l'enfant qui regardait la télévision en famille, dans l'appartement mitoyen. Condamné pour «homicide involontaire», Jean-Baptiste M. a quitté la police et suit une formation de maître nageur.

En pleurs. Le jeune homme n'est pas venu, hier, entendre sa condamnation. Lors de l'audience du 28 juin, il avait déclaré : «Je suis totalement conscient d'avoir été fautif. Je me reproche encore d'avoir emmené mon arme à la maison.» A l'adresse de la mère du petit garçon, en pleurs, sur le banc des parties civiles, il avait ajouté : «J'ai pris ce qu'il y avait de plus cher à une famille, j'y ai beaucoup pensé, je ne peux qu'entrevoir la souffrance de cette femme.» En requérant une peine minimum de trente mois de prison avec sursis, Anne de Fontette, représentant le ministère public, avait estimé : «Ce qui est fautif, c'est ce manquement caractérisé à l'obligation de prudence.»

L'ex-policier n'apparaît pas comme un cow-boy, mais il a effectué une manoeuvre dangereuse avec son arme, un Manurhin calibre 38 spécial, et les circonstances malheureuses se sont enchaîn