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Libération

Ces papiers qui manquent pour expulser les sans-papiers

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Les pays d'origine des immigrés clandestins rechignent souvent à délivrer des laissez-passer. Au grand dam de Paris.
publié le 26 juillet 2006 à 22h05

C'est plus facile à dire qu'à faire. Nicolas Sarkozy l'a pourtant proclamé lundi : «Les étrangers sans papiers ont vocation à quitter le territoire.» Le ministre de l'Intérieur faisait allusion aux parents sans-papiers d'enfants scolarisés qui ne seraient pas régularisés, faute de répondre aux critères de la circulaire du 13 juin. De la part du très déterminé ministre de l'Intérieur, l'affirmation ne surprend pas. Mais la procédure, lourde, a un prix, que Sarkozy se garde bien de rappeler.

Pour pouvoir expulser un sans-papiers, il faut avoir établi de quel pays il est originaire. Pour cela, deux possibilités, soit il est porteur d'un passeport qui l'identifie. Il suffit alors de le mettre dans l'avion une fois les possibilités de recours épuisées. Soit il n'avait pas son passeport sur lui lors de l'interpellation, écoutant en cela les recommandations des associations, et les choses se compliquent. Il faut que le consulat de son pays d'origine le reconnaisse comme un compatriote et accepte de délivrer un laissez-passer.

Sanctions. Or, les gouvernements montrent une très inégale bonne volonté. Dans ses discours touchant peu ou prou à l'immigration, Nicolas Sarkozy s'en plaint. Le 23 janvier, devant les préfets, il cite parmi les «nombreux obstacles» aux reconduites à la frontière «la faiblesse des taux de délivrance de laissez-passer». Le 29 mai, il hausse le ton : «A ma demande, le ministre des Affaires étrangères a engagé la procédure permettant de sanc