La solidarité envers les personnes âgées isolées, c'est une des règles cardinales en ces grandes chaleurs. C'est aussi la mission de Ruth Abra Konou. Plusieurs fois par jour, cette femme de 43 ans sillonne le XIXe arrondissement de Paris pour prendre soin de personnes âgées. Le temps des vacances, la fondation la Maison des champs, qui possède plusieurs services dont un d'aide à domicile, l'a embauchée comme auxiliaire de vie. Des crédits ont été spécialement alloués par la Mairie de Paris et par la Ddass pour financer 4000 heures de soins supplémentaires pendant la canicule. Ruth, qui remplace une salariée en congés, en bénéficie.
«Je ne suis pas une gamine». Rue de la Villette à Paris, l'auxiliaire togolaise tape à la fenêtre d'un appartement situé en rez-de-chaussée. «Une façon de prévenir madame J. de mon arrivée», explique-t-elle. Marie (1) vit seule dans un petit deux-pièces. Elle est accrochée à son déambulateur, un pull sur les épaules. L'appartement est plongé dans la pénombre. Les volets ont été fermés pour garder un peu de fraîcheur. Marie semble contente d'avoir de la visite. Les choses se gâtent lorsque l'auxiliaire de vie lui conseille de boire un peu d'eau. «Mais enfin, je sais ce que j'ai à faire. Je sais si je dois boire ou pas. Je ne suis pas une gamine tout de même !», crie-t-elle à plusieurs reprises. Sans se départir de son sourire, Ruth insiste. Elle tend un verre d'eau à la vieille dame. «Mais de quoi vous vous mêlez ? Occupez-vous