Menu
Libération

La Tribu Ka dissoute

Article réservé aux abonnés
Le groupuscule antisémite n'a plus le droit d'exister • Un décret présidentiel a prononcé sa dissolution en vertu d'une loi sur les «groupes de combat et milices privées» • Le leader du groupe annonce qu'il «piétine la décision de Jacques Ch
par Ludovic BLECHER
publié le 26 juillet 2006 à 7h00

La Tribu Ka, groupuscule ouvertement antisémite dont l'objectif revendiqué est «de remettre le peuple dit "noir" là où il aurait toujours dû être, c'est à dire à la tête de l'humanité», devra passer à la clandestinité s'il veut continuer d'exister. Ce matin, en Conseil des ministres, un décret présidentiel a prononcé la dissolution de la Tribu Ka en se fondant sur la loi Laval du 10 janvier 1936 relative aux «groupes de combat et milices privées», déjà utilisée à plus de 80 reprises. Cette décision a été prise après une procédure engagée à l'initiative du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy après l'expédition musclée menée par une vingtaine de gros bras du mouvement le dimanche 28 mai, rue des Rosiers, au cœur du quartier juif de Paris. Ces derniers, comme à leur habitude «sur le fil du rasoir», selon un policier, s'étaient alors bien gardés de venir armés mais avaient effrayés passants et commerçants en proférant des menaces à l'encontre des membres de la Ligue de Défense Juive (LDJ) accusés de s'en prendre à leurs «frères kémites (terme employé par la Tribu-Ka pour designer les noirs)». Plus récemment, le groupe s'est illustré en qualifiant SOS racisme d'SOS antisémitisme lors d'une descente à l'hôpital de Compiègne où était soigné un jeune noir blessé par des tirs racistes. Quatre jours plus tard, il faisait irruption dans le Palais de justice de Paris au procès d'un policier auteur du coup de feu accidentel à l'origine de