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Libération

«Je toucherai plus jamais à une voiture !»

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publié le 7 août 2006 à 22h53

Tribunal correctionnel de Meaux

Le plafond simule un ciel triste au-dessus de la salle ronde, aux sièges en cercle. Comme dans une arène, où rentre Mahamat, 19 ans, petites tresses dressées sur le crâne. Déjà condamné une fois pour vol avec violences, il a été arrêté pour les mêmes faits. «C'est quoi le sursis, monsieur ?» commence la présidente. «Euh..., hésite Mahamat, que si je récidive, ben... c'est la prison.» «Alors, monsieur ! peste la juge, et en plus vous vous obstinez à nier !» Elle jette un oeil à la salle : «Il n'est pas là, le plaignant ?» L'huissier glisse : «Il y a un fax !» ­ «Ah ? Je ne l'ai pas vu ! Ah si, le voilà ! Il demande 400 euros.» Il y a trois jours, Jean sortait du supermarché, les bras chargés. Un type lui a arraché son sac banane. Il a crié. Deux hommes ont couru derrière l'agresseur, l'ont perdu «quelques secondes des yeux», l'ont vu «jeter la banane dans les buissons». Et ont attrapé Mahamat.La juge fait la moue : «Monsieur, malgré vos dénégations, vous allez vous expliquer ! Vous avez assuré que vous étiez en train de vous balader avec une fille, on vous a demandé son nom, vous avez dit qu'elle s'était enfuie. Tout ça n'est guère crédible !» «Je venais de la rencontrer», tente Mahamat. «Je ne vous ai pas donné la parole», coupe la juge. Selon l'enquête sociale, Mahamat, fils de diplomate, a bénéficié de l'immunité de son père, lors d'un ou deux vols. Mais ses parents sont re