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Libération

Pisté jusque chez lui pour être expulsé

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Le renvoi vers l'Equateur d'Emiliano illustre le durcissement des consignes du ministère de l'Intérieur.
par Alexandra BOGAERT
publié le 7 août 2006 à 22h53

Piégé par «la brigade de chasseurs» de la préfecture de police de Paris. C'est par cette formule que Jean-Pierre Alaux, du Gisti (Groupe d'information et de soutien aux immigrés), résume l'histoire d'Emiliano, 46 ans, Equatorien en situation irrégulière. Elle a commencé en avril par un banal contrôle d'identité dans le métro parisien. Elle s'est conclue vendredi soir par une expulsion, suite à l'intervention inédite d'une équipe des Renseignements généraux (RG), signe du durcissement des consignes du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy.

Chantiers. Quand les policiers arrêtent Emiliano en avril, ils le placent au centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes et lui signifient un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Au bout de quelques jours, le juge des libertés et de la détention (JLD) le libère et l'assigne à résidence. Emiliano dispose d'un délai de quinze jours pour organiser son retour au pays... et dire au revoir à Rosa, sa concubine depuis douze ans. Equatorienne et clandestine elle aussi. Rosa est arrivée à Paris, en 2000, pour soigner un mauvais kyste au sein. Emiliano la rejoint en 2001 et travaille au noir sur des chantiers. Ils vivotent et envoient la majeure partie du salaire au pays pour financer les études de Katty, la seule des quatre enfants de Rosa à suivre un cursus universitaire. L'équilibre est fragile, mais il leur faut encore tenir trois ans en France, le temps que Katty finisse ses études.

Emiliano ne quitte donc pas le te