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Autoroute : le Bordelais voit rouge

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Polémique autour du projet de contournement qui traverse les vignobles et l'estuaire.
publié le 9 août 2006 à 22h54

En Gironde, on l'appelle l'«aspirateur à camions» ou le «plat de nouilles». L'opposition au contournement autoroutier de Bordeaux aurait pu en rester à ces doux surnoms. Mais depuis le printemps, la grogne ne cesse de prendre de l'ampleur dans la région contre ce projet qui envisage de relier, à l'horizon 2015, la nationale 10 (au Nord) à l'A63 (au Sud) en passant par le Médoc. Rive droite, les pancartes «Non au contournement» prospèrent sur les routes. Rive gauche, de prestigieux châteaux brandissent l'emblème d'une grappe de raisin écrasée, gravement sous-titré : «Margaux dévasté par une autoroute ?»

Il ne s'agit pourtant au départ que de soulager Bordeaux de ses éternels bouchons. La rocade est régulièrement saturée ; les ponts sur la Dordogne et la Garonne, bloqués. La ville se situe en effet sur le «corridor atlantique», cet axe de circulation nord-sud qui permet les échanges entre la péninsule ibérique et l'Europe du Nord. En 2003, le flux moyen de véhicules traversant l'agglomération était de 14 300 par jour, dont 8 300 poids lourds. En 2020, à en croire la direction régionale de l'équipement (DRE) et la préfecture, il s'élèverait à 21 000 véhicules par jour, dont 9 300 poids lourds.

L'idée est donc de décharger Bordeaux de ce flux de transit qui l'asphyxie. En 2003, un débat public s'engage sur l'opportunité du contournement et sur son éventuel parcours. Mais voilà que le comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (Ciadt) anno