L'affaire Borrel, contentieux de plus en plus lourd entre Djibouti et Paris, s'apprête à franchir une nouvelle étape en arrivant à La Haye, où la Cour internationale de justice (CIJ) vient d'inscrire le dossier à son rôle et d'ouvrir la procédure. Le texte intégral de la requête de la république de Djibouti sera disponible en ligne ces jours-ci sur le site Internet de la Cour (1).
La plus haute instance judiciaire des Nations unies va devoir trancher entre la République française et la république de Djibouti sur le cas de Bernard Borrel, ce magistrat français retrouvé mort, en partie carbonisé, dans un ravin de Djibouti en 1995. Suicidé, selon la présidence djiboutienne et les autorités locales, longtemps confortées en ce sens par la France. Assassiné, a récemment prouvé une juge d'instruction parisienne, Sophie Clément, dont l'enquête se resserre sur les tueurs du juge et leurs commanditaires.
Procédure rare. C'est Djibouti qui a saisi la justice de La Haye. Sa requête, datée du 9 janvier, porte sur «le refus des autorités gouvernementales et judiciaires françaises d'exécuter une commission rogatoire internationale concernant la transmission aux autorités judiciaires djiboutiennes du dossier relatif à la procédure d'information relative à l'affaire contre X du chef d'assassinat sur la personne de Bernard Borrel». En résumé : Djibouti voudrait que la justice entre Etats oblige la France à lui transmettre le dossier Borrel. Ce pays soutient que ce refus constitue une