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Libération

Full metal racket

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publié le 18 août 2006 à 22h59

L'envolée des cours des métaux donne des ailes aux trafiquants qui se déchaînent depuis huit mois. Après les pillages d'entrepôts et braquages de camions au printemps (Libération du 11 mai), l'apparition cet été de voleurs bricoleurs aux quatre coins de l'Hexagone donne le tournis aux gendarmes. Selon le colonel Philippe Schneider, patron de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante, «la nouveauté, c'est qu'ils démontent les installations. Ils déboulonnent des statues de bronze sur le Chemin des dames à Verdun. Ils arrachent 30 m2 de la toiture en zinc d'une église à Haubourdin dans le Nord. Ils volent des hélices de bateau en acier sur une zone de carénage en Vendée. Et, quand ils vont se rendre compte que la plupart des monuments aux morts sont en bronze, on risque d'en voir disparaître». Le prix du cuivre sur le London Metal Exchange (LME), premier marché mondial des métaux non ferreux, a quasiment triplé depuis le 1er janvier ­ à cause de la demande chinoise ­ pour atteindre 8 000 euros la tonne en août. En France, c'est donc la ruée sur le cuivre qui représente 60 % des 2 182 vols de métaux recensés au premier semestre 2006, presque deux fois plus qu'en 2005 (lire ci-contre).

«Criminalité organisée».A 8 euros le kilo de cuivre, les bandits exploitent à fond le filon. «On a vu des équipes de la criminalité organisée entrer dans le métal, avec vols à main armée de camions et séquestration du chauffeur, souligne le colonel Schneider,