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Libération

La France condamnée pour une peine sans fin

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La Cour européenne des droits de l'homme dénonce le sort de Jean-Luc Rivière, devenu fou en prison.
publié le 19 août 2006 à 22h59

Jean-Luc Rivière, un Réunionnais de 50 ans, dont plus de vingt-huit en continu derrière les barreaux, vient de faire condamner la France par la Cour européenne des droits de l'homme pour «traitement inhumains et dégradants». Publié le 11 juillet, l'arrêt rendu «à l'unanimité» par les sept juges estime que «son maintien en détention, sans encadrement médical approprié, constitue une épreuve particulièrement pénible, et l'a soumis à une détresse d'une intensité qui excède le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention».

Jean-Luc Rivière, incarcéré en février 1978, à 21 ans, après l'assassinat d'une femme de 36 ans et de sa fille de 5 ans, avait été condamné à mort en octobre 1980 par la cour d'assises du Pas-de-Calais. Peine commuée en réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de quinze ans. En 1990, Rivière s'était marié en prison : «Ils ont fini par divorcer, explique Me Edgar Kiganga-Siroko, son avocat. «Il est libérable depuis 1991, mais pour lui refuser ses libérations conditionnelles, il était invoqué, entre autres, qu'il ne connaissait pas assez bien sa femme alors que, justement, lui voulait sortir pour la connaître mieux.»

«Parcours sans incident». En juillet 1991, déjà à Riom, le juge d'application des peines (JAP) écrit à Rivière que, «peine de sûreté purgée et dommages et intérêts dus aux victimes intégralement versés», il devient libérable : «Le projet est en cours à La Réunion, l'encourage le JAP.