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Libération

A Roubaix, gardes à vue après l'incendie d'un immeuble

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Le sinistre, hier matin, dans le bâtiment surpeuplé, a fait cinq morts.
publié le 21 août 2006 à 23h00

Lille de notre correspondante

«On est des rescapés.» Albert, un ancien gardien d'usine boutonné jusqu'au col, sourit. Il a été cueilli par les pompiers sur leur échelle vers 5 heures, hier matin, dans sa chambre meublée du boulevard Beaurepaire, à Roubaix. Sur les vingt personnes de l'immeuble en feu, cinq sont mortes, par asphyxie et par brûlures, une mère algérienne et ses filles de 3 ans et 17 ans, une Guinéenne et un Français. Neuf personnes ont été blessées, dont trois enfants, sauvés par trois passants, dont Bruno, réparateur de voitures.

Il raconte : «J'habite tout près, j'ai entendu des cris, vers cinq heures moins le quart. Au moment où j'arrivais, deux jeunes qui sortaient de boîte, un Algérien et un Noir, étaient déjà là. Les enfants ont sauté dans leurs bras.» Une femme et une enfant sont dans un état grave.

Il y avait quatorze chambres meublées dont douze occupées, pour vingt habitants. Minuscules : 9 m2 en moyenne, selon le procureur de la République de Lille, Philippe Lemaire, et dans lesquels vivaient entre «une et quatre personnes par chambre», louée «entre 250 et 300 euros».

Porte ouverte. Albert explique que l'immeuble ne comptait qu'une douche pour 19 habitants, et un WC pour cinq personnes. Première piste, l'insalubrité. Un bref incendie avait pris le 23 mars dans le compteur électrique. Le propriétaire a assuré que les travaux avaient été faits. La deuxième piste, la malveillance. «La porte qui donnait sur l'extérieur était ou