Le vieux slogan est le même, seul le nom conspué du ministre de l'Intérieur a changé. Il y a dix ans, c'était Debré. Aujourd'hui, Sarkozy : «C'est pas les immigrés, c'est pas les sans-papiers, c'est Sarkozy qu'il faut virer !» Hier, il a été à nouveau entonné, le temps d'une conférence de presse, pour les dix ans de l'évacuation de l'église Saint-Bernard à Paris (Libération d'hier). Le temps d'un constat aussi. Ceux qui occupaient l'église, il y a dix ans, ont maintenant des papiers. Ceux de Cachan (lire ci-contre) et des autres collectifs n'en ont pas. Comme quoi rien ne change. Aucun ministre de l'Intérieur, aucun gouvernement, quel qu'il soit, n'a trouvé de solution. «Notre mot d'ordre est resté le même : "Des papiers pour tous !" C'est une lutte politique», dit un ancien de Saint-Bernard. «Il est regrettable que la France n'ait pas tiré les leçons de Saint-Bernard, reprend un sans-papier de Cachan, parce que la France finalement nous doit beaucoup.» Comme il y a dix ans, on rappelle que l'«Afrique a été colonisée par la France. A la guerre, nos aïeux ont combattu pour elle. Nous ne méritons pas le sort que l'on nous fait subir ici !» Et, comme il y a dix ans, la «seule solution est la régularisation globale». Les militants de RESF (Réseau éducation sans frontières) rapportent que, «dans les préfectures, c'est la désolation. Les dossiers sont refusés à 90 %, peu importe ce qu'ils contiennent. Nous allons faire monter l'i
Saint-Bernard n'aura pas servi
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publié le 24 août 2006 à 23h02
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