«Dix ans après Saint-Bernard, plus que jamais, régularisation de tous les sans-papiers», proclame la banderole. Anciens et nouveaux sans-papiers, anciens et nouveaux soutiens, ils étaient plusieurs milliers samedi à Paris pour se souvenir de l'évacuation de l'église le 23 août 1996. Ils scandent : «Nous ne sommes pas dangereux, nous sommes en danger !» ou «Sarkozy a oublié, ses parents sont immigrés ». Ils soutiennent les «1 000 de Cachan» récemment expulsés de leur squat et qui demandent : «Un logement, des papiers, une école tout de suite !» La manifestation exige surtout «des papiers pour tous».
«Un progrès, selon Pierre Mansat, maire adjoint communiste de Paris, car, il y a dix ans, beaucoup se posaient des questions sur ce slogan. Maintenant, la régularisation est l'objectif du mouvement.» En tête de cortège, des élus communistes, écharpe tricolore en bannière. Et Arlette Laguiller : «Même si on n'arrive pas à obtenir une régularisation massive, comme ailleurs en Europe, la situation des sans-papiers serait pire sans la mobilisation.»
«Saint-Bernard a inauguré la visibilité des sans-papiers, ils ne sont plus des clandestins, c'est positif», noteAnnick Coupé, de Sud. Avec la LCR, la CGT, la FSU, le Mrap, la LDH, le Réseau éducation sans frontières (RESF) est venu en force... Pas un socialiste à l'horizon, en revanche. Pas officiellement, du moins. «Pourtant, les sans-papiers sont bien au coeur du débat élect