Saintes (Charente-Maritime) envoyée spéciale
Nicolas, Tony, Christophe, Michaël ont le même âge (23-24 ans), sensiblement la même allure, les mêmes jeans-baskets. Et la même tête baissée devant le tribunal correctionnel de Saintes, où ils comparaissaient mardi pour avoir horriblement torturé Yohan, même âge qu'eux, leur ancien codétenu.
Le 20 avril 2005, ils étaient encore six dans une cellule de 22 m2 à la prison de Saintes, mais, au matin, F., le sixième, s'en va. «On peut dire que c'était un caïd, condamné pour des braquages, infractions dites nobles, ironise la présidente Bernadette Pragout. Jusqu'à son départ, un certain ordre régnait dans la cellule.» Caïd ou pas, en tout cas, F. protégeait Yohan : «Foutez-lui la paix !» ordonnait-il.
«Au vinaigre». ça a commencé avec le ménage. Yohan le fait mal, selon Christophe, qui lui colle un coup de casserole sur la tête. Il a soif ? Qu'il boive donc l'eau des chiottes. «L'eau propre dans un premier temps !» précise la présidente. Puis il n'est pas bien musclé. Il fera des pompes par centaines et prend des coups quand il rate. En rang, les garçons lui demandent «une pipe». Encore des coups et Yohan tombe. Il est torse nu, Nicolas et Christophe lui écrasent des cigarettes sur le dos, les autres tartinent les brûlures de vinaigre et de moutarde. Plus tard, Christophe a l'idée du manche à balai dans le derrière, et là Tony est intervenu : «Ça va trop loin les gars !» Le lendemain matin, un ver