Menu
Libération

Vidéo(gag) autour de la réforme de la justice

Article réservé aux abonnés
L'idée de Sarkozy de filmer les gardes à vue est jugée «grotesque» par les magistrats.
publié le 31 août 2006 à 23h07

C'est vraiment la rentrée : la machine à polémiques et à petites phrases vient d'être bruyamment relancée hier. Cela a commencé par une fuite du ministère de l'Intérieur faisant savoir que Pascal Clément, garde des Sceaux, compte rendre obligatoire l'enregistrement audiovisuel des gardes à vue, dans le cadre d'une réforme de la justice lancée après le fiasco d'Outreau. «On ne peut pas dire : "Je filme les policiers et je ne filme pas les magistrats", ça voudrait dire qu'on fait plus confiance aux uns qu'aux autres», a précisé Nicolas Sarkozy après le Conseil des ministres. Nous voilà en pleine cour de récréation : si tu veux enregistrer dans «mes» commissariats, commence dans «tes» tribunaux.

Empêtré dans le dossier des sans-papiers et en pleine année électorale, le ministre de l'Intérieur n'a sans doute pas envie de se mettre à dos les syndicats de policiers, pour la plupart hostiles à la mesure. «La présence de la caméra pourrait faire disparaître le rapport de confiance qui peut s'instaurer entre l'enquêteur et le gardé à vue», explique Jean-René Doco, du Syndicat national des officiers de police.

Avec la proposition de Sarkozy d'étendre les enregistrements au juge d'instruction, le débat s'est déplacé hier chez les magistrats. «Ce serait grotesque», dit Dominique Barella, de l'USM (majoritaire). Le parallèle est, il faut dire, en trompe-l'oeil : une garde à vue se déroule sans témoin, avec juste la visite formelle d'un avocat, et c'est d'ailleur