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Libération

Le train de vie économique de la SNCF

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En France, électricité et biocarburants emmèneront demain toutes les locomotives. Mais le diesel fait de la résistance.
par Fabrice DROUZY
publié le 1er septembre 2006 à 7h00

«La RATP et la SNCF ne devront plus consommer une goutte de pétrole d'ici vingt ans.» En lançant cette petite phrase lors des voeux aux forces vives de la nation au début de l'année, Jacques Chirac pensait être inattaquable. Sur les rails, c'est une affaire qui roule : écologiques, deux fois plus puissantes que les diesel, moins chères et plus faciles à entretenir, les locomotives électriques sont des valeurs sûres. En 2005, la facture consacrée à l'électricité s'élevait d'ailleurs à 470 millions d'euros, contre 150 pour le gazole. Un chiffre en progression constante. Dans la ligne élyséenne, le président de la SNCF, Louis Gallois, a confirmé en janvier qu'il espérait réaliser «un vrai bond» d'ici à 2026. Mais il s'est bien gardé de promettre que l'objectif 0 % de pétrole serait atteint dans les délais.

Car, une fois encore, le président de la République semble avoir parlé trop vite. Avec moins de la moitié des voies électrifiées en France et 2 500 diesels en activité (sur un total de 5 820 locomotives), le pétrole tient la route, même s'il n'assure plus qu'une petite partie du trafic. Et ce en dépit de la hausse constante du carburant. «C'est un paramètre, mais il n'est pas déterminant», juge Jean-Marie Gerbeaux, directeur du développement durable à la SNCF.

En pente douce dans le Morvan
L'abandon total du gazole n'est en tout cas pas d'actualité. «Avec les connaissances actuelles, l'électricité n'est pas la réponse unique, car elle n'est