Nîmes (Gard) envoyée spéciale
«Je suis dans ce collège depuis huit ans et je n'ai jamais eu envie de demander ma mutation, je laisse ma voiture devant le collège sans problème, chaque année j'emmène mes élèves de latin en Italie.» Comme tous ses collègues, Dominique Robles, professeur de lettres classiques au collège Condorcet de Nîmes, est en colère après la publication, jeudi, par le Point, du palmarès de la violence scolaire. Avec 285 actes signalés l'an dernier, son établissement est présenté comme le plus violent de France. Le ministre de l'Education compatit : «Vous ne méritez vraiment pas cette stigmatisation en pleine figure.»
Gilles de Robien, qui avait prévu de se rendre vendredi, jour de la rentrée des enseignants, dans l'académie de Montpellier, a rajouté in extremis cette étape à Nîmes. La diffusion des données du logiciel Signa, destinées au ministère de l'Education, a provoqué un miniséisme au sein du monde enseignant. Les 450 collèges et lycées cités s'estiment injustement montrés du doigt. Tous les chefs d'établissement n'ont en effet pas répondu à l'enquête, notamment plusieurs du «9-3» (Seine-Saint-Denis), département peu présent dans le palmarès. Les faits signalés du lancer de gomme sur le prof à la sortie d'un couteau en pleine classe sont, en outre, de gravité très diverse.
Le ministre tente de réparer la casse. Créée en 2001, cette base de données avait d'abord été boudée par les responsables d'établissements avant de devenir un