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Libération

Un «miracle» pour les Doumbia, une victoire pour Cachan

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publié le 7 septembre 2006 à 23h12

Des cris de joie. Des accolades larmoyantes. Des militants qui se regardent avec un air ému. Et cet enfant, porté haut dans une foule de femmes qui scandent des slogans mobilisateurs. Jour de liesse, hier à Cachan (Val-de-Marne).

Souleymane Doumbia, tout sourire, parle de «miracle». Lui et sa femme, tous deux Maliens et sans papiers, avaient été arrêtés jeudi dernier et séparés de leur fils de 2 ans, pour être placés en centre de rétention, l'enfant étant confié à l'Aide sociale à l'enfance. Libérés hier matin, ils ont retrouvé le petit Syaka, et ont rejoint dans l'après midi le gymnase Belle-Image, où plus d'une centaine de familles immigrées et parfois sans papiers sont reléguées depuis près de trois semaines. Sous les applaudissements et les slogans «papiers, logement, école», les anciens squatteurs de Cachan et leurs soutiens fêtaient hier une première victoire.

Jeudi dernier à 6 heures du matin, les Doumbia sont cueillis par des policiers munis d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) alors qu'ils dorment à l'hôtel Ibis d'Orly. Ils font partie de la minorité de familles qui ont accepté d'être relogées par la préfecture au lieu d'aller occuper le gymnase. Avant d'être conduits en centre de rétention, les parents Doumbia sont séparés de leur enfant. «Ma femme a piqué une crise. On lui a arraché l'enfant des bras, et je ne pouvais rien faire parce que cinq policiers m'entouraient», raconte Souleymane. Le petit Syaka, atteint d'une maladie gén