Certains ne sont jamais allés à l'école. D'autres ont été scolarisés dans leur pays, mais il y a parfois des trous d'une ou plusieurs années dans leur apprentissage. Tous se retrouvent entre élèves qui ne connaissent pas le français, le lisent peu ou mal, mais vont l'apprendre.
Alors que l'Unesco organise aujourd'hui une Journée internationale de l'alphabétisation,en France, les professeurs qui oeuvrent dans les classes d'insertion en primaire ou dans les classes d'accueil dans le secondaire (CLA) pour élèves non-francophones le font le plus souvent avec des statuts de contractuels précaires. «Je vis très mal le fait qu'il y ait périodiquement des tentatives de détourner des moyens des CLA pour les affecter à d'autres choses», dit une enseignante. «C'est pourtant important de mettre le paquet pour aider ces élèves à s'intégrer vite», ajoute-t-elle. En 2004-2005, ces professeurs s'occupaient de près de 40 000 élèves, école primaire et enseignement secondaire confondus.
Précision. Mais que font-ils exactement ? D'abord, le terme «analphabétisme» en fait bondir plus d'un. «Tous ne sont pas analphabètes. Certains savent lire et écrire dans leur propre langue. Ce sont des élèves qui doivent apprendre une langue étrangère qui n'est pas la leur», explique Béatrice, 47 ans, professeure dans une CLA de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Elle tient à cette précision. Pas par coquetterie, mais parce qu'elle se bat pour valoriser l'image de son travail. Sa classe n'est p