Lyon de notre correspondant
Chelali Benchellali a retrouvé hier l'Algérie, qu'il avait quittée voilà près de quarante-cinq ans. Condamné en juin pour «association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste», cet imam autoproclamé a été expulsé, après avoir souvent fait parler de lui, du côté de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise.
Chelali Benchellali (62 ans) avait quitté l'Algérie en 1961. A 17 ans. Marié en France, il a eu six enfants, élevés dans un cadre religieux très strict. Adepte du salafisme, Benchellali pratique l'islam comme au temps du Prophète. Pas de télé, pas de musique, et un voile très couvrant pour les femmes et filles, même jeunes. Il s'est opposé plusieurs fois à la principale du collège de son quartier, dans les années 90, pour que ses trois filles restent couvertes en classe. Les adolescentes ont quitté le système scolaire, mais des manifestations de soutien ont été organisées aux Minguettes, au départ de la petite salle de prière Abou Bakr, que Chelali Benchellali avait ouvert au rez-de-chaussée de son immeuble. Des quêtes y étaient organisées, des cassettes vendues. En 1993, l'imam a effectué un voyage «humanitaire», en Bosnie. Il a passé plusieurs semaines dans des geôles croates.
Ses fils aussi se sont illustrés à l'international. Le plus jeune, Mourad, a passé plus de trois ans dans le camp américain de Guantanamo, après un séjour dans un camp d'entraînement afghan. Il dit s'être fait piéger. Jugé en juillet, il connaîtra son sort