Tribunal correctionnel de Paris
Deux beaux garçons s'asseyent sur le banc des plaignants et regardent Karim, 27 ans, crâne rasé, en prison depuis trois semaines. «D'après les victimes, lit le président, elles marchaient quand vous les avez agressées, totalement gratuitement.» Courant en tous sens autour des deux garçons, Karim leur aurait flanqué des coups, dont l'un avec le manche d'un tournevis. La procureure se lève. «Et il y a eu des insultes: "Ta mère la pute ! Viens me sodomiser, tantouze ! "» Des militaires, postés là pour Vigipirate, ont appelé la police. Karim a été arrêté. «J'ai rien fait !» dit-il.
«Vous aviez bu», relève le juge ; «un demi-litre de Malibu, approuve Karim, j'étais bien.» «Comment ça bien ? s'énerve le juge, ne racontez pas n'importe quoi ! Le tribunal sait lire et les policiers ont écrit : "Pas en état de comprendre, impossible de lui notifier ses droits!"» Il persifle : «Monsieur, est-il possible que votre ivresse ait causé une sorte d'oubli ? De trou noir ?» Karim assure : «Je fume du shit, mais l'alcool me fait plus rien !» Le juge en a marre : «Votre casier est assez conséquent.» «Je sais», coupe Karim. «Vos projets ?» soupire le juge. «Sortir et retrouver du boulot. J'ai rien fait !» «Parlez-nous de votre comportement en prison», susurre la procureure. «Euh, pour les stups ?» bredouille Karim. «Non monsieur, pour ce détenu que vous menaciez de v