Quatre étudiants sur dix renoncent, dès la première année, aux études qu'ils ont choisies après le bac. Pour en finir avec cet énorme gâchis, le ministre délégué à l'Enseignement supérieur, François Goulard, a présenté hier une mesure simple mais potentiellement explosive : les futurs bacheliers sont invités à envoyer un dossier de pré-inscription à l'université de leur choix en février, et non plus en juillet. Selon le ministre, l'université se donnera ainsi les moyens de corriger à temps les «erreurs d'orientation» : elle aura le temps d'expliquer aux candidats qu'ils ne sont pas faits pour tel cursus mais que tel autre, en revanche, paraît beaucoup plus approprié.
«Pas obligatoire». François Goulard jure qu'il n'est pas question d'introduire ainsi, discrètement, la sélection à l'université, réforme qu'il sait susceptible de mettre dans la rue la jeunesse : «Ce n'est pas une mesure obligatoire. C'est une proposition.» Si les chances de réussite du candidat au regard de son parcours scolaire paraissent faibles, il sera convoqué à un entretien et l'université s'engage à lui proposer une alternative, dans d'autres filières mieux adaptées. Le ministre précise que les universités restent libres de mettre en oeuvre ou d'ignorer sa proposition.
Cette mesure concerne en premier lieu les bacheliers des filières technologiques ou professionnelles : 7 % des premiers et 20 % des seconds s'inscrivent à l'université alors qu'ils n'ont que très peu de chances d'y réussir. A