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Libération

Deux vies embrasées par le coup de colère du rappeur

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En 2001, Lucien M'Baidem allumait un feu visant son producteur. Un couple a péri.
publié le 27 septembre 2006 à 23h27

Dans le milieu des rappeurs new-yorkais, Lucien M'Baidem est une vedette. Tribe Called Quest, l'un des meilleurs groupes américains, lui a même dédié une chanson : Luck of Lucien raconte les galères du Frenchy, à son arrivée dans la Grosse Pomme, à la fin des années 80. Las, l'histoire édifiante du gamin de la banlieue sud, qui s'en sort grâce à la musique, a pris un mauvais tour.

Depuis lundi, Lucien affronte la cour d'assises d'appel d'Evry (Essonne). Sur un coup de colère, en septembre 2001, le musicien avait incendié le paillasson de l'appartement de son producteur parisien. Deux jeunes gens, étrangers à la querelle, avaient péri dans leur chambre de bonne, sous les combles. Ecrasé de remords, l'incendiaire s'était dénoncé, alors que l'enquête piétinait. «Jamais je n'aurais pu vivre avec ça. Il fallait que les familles sachent, que j'assume.» En septembre 2004, aux assises de Paris, il a écopé de huit ans de détention. Mais le parquet, qui en réclamait quinze, a fait appel. Lucien M'Baidem se retrouve de nouveau face à un jury d'assises.

Voix douce. Il se tasse dans son box quand le légiste décrit les corps ratatinés ou que la greffière rappelle les faits : trois litres d'essence versés sur le paillasson de Noël Kauffmann, vers 2 heures du matin ce dimanche-là, et sa fuite, une fois assuré que les occupants se sont réveillés. Seulement voilà : le feu fait fondre la canalisation de gaz en plomb qui court le long de la cage d'escalier. Le brasier monte jusqu'a