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Libération

L'alcoolisme sur la table

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publié le 7 octobre 2006 à 23h36

C'est du plaisir en bouteille, mais c'est aussi 5 millions de malades et 45 000 morts par an. L'alcool est toujours la deuxième cause de mortalité évitable en France, et un sujet tabou. Mais les langues vont se délier.

Laloi sur la santé publique du 9 août 2004 avait proposé l'organisation d'états généraux sur le sujet. Ils commencent samedi et dureront deux mois. Des forums en ligne (1), vingt-six débats publics partout en France, où chacun pourra s'exprimer et s'adresser à des experts, avec pour objectifs : «faire émerger les questions», «confronter les points de vue», «favoriser le dialogue» et «associer l'ensemble de la société aux futurs de choix de santé publique sur le thème de l'alcool».

Après que les alcooliers ont réussi à mettre un pied dans le Conseil de la modération, une instance consultative sur les politiques de prévention en matière de consommation d'alcool(Libération du 10 novembre 2005), les citoyens ­ ceux qui ont des «difficultés avec l'alcool», ceux qui n'en ont pas, ceux qui contrôlent leur consommation, ceux qui n'y parviennent pas ­ vont pouvoir se mettre à table.

Pour Philippe Batel, médecin alcoologue à l'hôpital Beaujon (Paris), «l'enjeu, ce n'est pas de pondre l'énième rapport sur le sujet, c'est de sortir de la guerre des tranchées entre ceux qui se préoccupent de santé publique et les bons vivants, ceux qui défendent une spécificité française. L'enjeu, c'est d'entendre ceux que l'on n'entend jamais». Les malades donc, m