Menu
Libération

«Ah ? la délinquance est une maladie !»

Article réservé aux abonnés
publié le 16 octobre 2006 à 23h42

Tribunal correctionnel de Paris

On entend la voix de la présidente, impatiente : «Monsieur l'huissier, on peut y aller ou pas ?» Les gendarmes font lever les détenus. Cinq minutes passent, les juges entrent. On commence par Kader, 35 ans, la main en cornet sur l'oreille. «Parlez plus fort ! commande la présidente, Voulez-vous être jugé immédiatement ?»« Oui !» marmonne Kader. Sorti de prison il y a trois jours, il a été convoqué au commissariat et y a avoué trois cambriolages commis en juin. «Pourquoi volez-vous comme ça ?» demande la juge. Ancien toxico, 21 fois condamné, Kader fait le malin : «Je crois que c'est une maladie que j'ai !»«Ah ? la délinquance est une maladie !» grince la juge et elle se tourne vers la procureure : «Vos réquisitions ?» «Déjà ?» s'étonne la procureure et elle se reprend : «En trois minutes, nous avons jugé trois cambriolages, et il comprendra que plus ça ira plus les peines s'alourdiront !» Elle veut un an. L'avocate explique : «Reconnu grâce à ses empreintes dans le premier vol, il en a spontanément avoué deux autres et donné aux policiers des renseignements sur ses receleurs ! Tout cela montre sa volonté de s'en sortir.»«Monsieur, quelque chose à ajouter ?» se dépêche la juge. Tout à coup, elle remarque la main sur l'oreille : «Vous n'entendez pas bien ?» «Je suis sourd de l'oreille droite», dit Kader. «Tendez l'autre oreille !» conseille l'avocate. Kader