Elle s'est allongée contre son mari, lui a pris la main, l'a posée sur son visage à elle. Elle est restée ainsi blottie. «Peut-être une heure», dit-elle. Elle se sentait «soulagée». Puis elle a réalisé. Elle a vu le sang sur les draps. Elle s'est relevée, est allée chercher une serviette pour effacer ses empreintes sur l'arme. Elle a posé le pistolet à côté de la main droite de son mari. A la famille, aux gendarmes, elle expliquera avec force détails comment et pourquoi Patrice Genin s'est suicidé ce 28 août 2004 dans leur chambre à coucher. Le mensonge n'a pas résisté à l'évidence balistique. Le coup avait été tiré derrière la tête, à une distance d'au moins 20 centimètres et la sécurité de l'arme a été rabattue après le coup de feu. Géraldine Dubois, 36 ans, mère de deux enfants, a été arrêtée quelques jours plus tard. Elle n'avouera qu'au bout de la trente-troisième heure de garde à vue. Mardi soir, devant la cour d'assises du Rhône, elle a été reconnue coupable et condamnée à quinze ans de réclusion criminelle conformément aux réquisitions.
Impasse. Un meurtre sans mobile apparent. Devant la cour, d'une voix douce, l'émotion contenue, Géraldine Dubois a raconté son geste plus qu'elle ne l'a expliqué : «J'ai tiré sur l'homme que j'aimais. Parce que je ne voyais pas d'autre solution.» A la barre, les experts psychiatres ont confirmé la thèse de l'impasse psychologique. «Elle ne supportait plus la vie qu'elle menait, elle ne vo