Les militants de Réseau éducation sans frontières (RESF), qui se battent pour la régularisation des parents sans papiers d'enfants scolarisés, sont-ils en train de faire plier Nicolas Sarkozy ? Le 18 septembre, le ministre de l'Intérieur annonçait que 6 924 personnes, sur les 30 000 ayant fait une demande de titre de séjour dans le cadre de la circulaire du 13 juin ouvrant droit à des régularisations exceptionnelles, avaient eu gain de cause. «Ceux qui n'auront pas obtenu de papiers auront vocation à retourner dans leur pays», prévenait Sarkozy. Soit 23 000 personnes.
Depuis, le flou règne. Hier, les militants de RESF ont déposé à la préfecture de police de Paris une nouvelle série de recours contre des refus de régularisation. A ce jour, plusieurs milliers de familles ont été déboutées et ont reçu un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. D'autres ont vu leur demande examinée par les préfectures mais n'ont pas reçu de réponse ; d'autres sont convoquées dans les prochaines semaines ; d'autres n'ont toujours pas été convoquées... Parmi les familles déboutées, a priori une seule, ukrainienne, a été expulsée le 13 août. Et quatre jeunes majeurs scolarisés. «Ça n'est pas à la hauteur des espérances du ministre de l'Intérieur», ironise Richard Moyon, porte-parole de RESF. D'autres sans-papiers ont été interpellés, placés en centre de rétention, puis relâchés. «Il y a de multiples tentatives d'expulsion, mais dès qu'une mobilisation se produit, Sarkozy re