Strasbourg correspondance
La communauté musulmane dénonce un «acte ignoble». Pour le maire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement (MRC), c'est une «immonde provocation». Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur (et des cultes), a fait part de son «indignation» et de sa «tristesse» face à cette «offense particulièrement abjecte» : dans la nuit de dimanche à lundi, une tête de porc fraîchement tranchée a été déposée, groin en l'air, sur une embrasure de fenêtre de la future mosquée centrale de Belfort, actuellement en construction. Le mur adjacent a été maculé de sang animal sur toute sa hauteur. Pas de revendication.
Lundi matin, les fidèles ont appris la nouvelle lors de la prière, dans un ancien local de l'Armée du Salut qui sert de lieu de culte provisoire. «Les gens ont réagi avec effroi et indignation», relate Kader Kaddouri, président du Comité des musulmans du Territoire de Belfort (CMTB), l'association qui porte le projet de la mosquée centrale, évalué 2,5 millions d'euros. «C'était la fin du ramadan, l'Aïd el-Fitr, une fête de pardon et de fraternité. Je leur ai demandé de laisser la police et la justice faire leur travail.»
«Pas de tatouage». Pour le moment, l'enquête n'a pas donné grand-chose. «Il n'y a pas d'habitations autour du chantier, alors au niveau de l'enquête de voisinage, c'est même pas la peine. Et puis on n'a aucune traçabilité possible au niveau de la tête de porc, pas de tatouage, rien», commente un