Félicité mais privé de travail. Après les agents de piste et les bagagistes de Roissy à qui la préfecture de Seine-Saint-Denis a retiré, arguant de «raisons de sûreté», leur badge d'accès à la zone sous-douane de l'aéroport, voici le tour d'un agent de sécurité. Un salarié bien sous tous rapports, selon deux lettres de «félicitations» de son employeur, et qui tout à coup «présente un danger significatif pour la sûreté portuaire» au point de lui retirer de toute urgence son autorisation d'aller en «zone réservée» de Roissy.
Converti. Dans un courrier du 28 septembre, le sous-préfet chargé des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) et Paris-Le Bourget, Jacques Lebrot, signifie l'abrogation de son habilitation à cet agent, Français converti à l'islam depuis 1995, marié à une Marocaine en 2004. Invoquant les «éléments de comportement et de moralité» recueillis sur ce salarié, la préfecture se sert comme pour les agents de piste et les bagagistes du code de l'aviation civile pour lui retirer son droit d'accès aux zones réservées de Roissy.
Une quarantaine de personnes sont actuellement visées par ce type de mesures. Elles sont toutes musulmanes. A chaque fois, la préfecture inverse la charge de la preuve en leur demandant de prouver leur innocence. Neuf de ces employés, soutenus pour la majorité par la CFDT, les autres par la CGT, contestent les décisions de l'administration. Elles demandent leur réintégration au tribunal administratif de